Angleterre
Ah, chères Terres Britanniques… Pays des Beatles, d’Harry Potter, du pied droit de David Beckham… et de son pied gauche aussi. “Un petit pays, mais une grande nation” comme le dirait Hugh Grant dans le cultissime Love Actually (les vrais fans auront remarqué que la vanne sur David Beckham lui est volée aussi, sorry Hugh) ! Mais n’en déplaise au très talentueux Gordon Ramsay, les anglais sont plus réputés pour leur musique ou leur littérature, que pour leur gastronomie.
Je vois déjà des souvenirs douloureux défiler dans ta mémoire… Ne nie pas, tu penses à Mrs Fitsburry, mère de la famille qui t’as accueilli durant ton échange scolaire de 4ème. Elle était adorable, mais tu étais horrifié par le sandwich beurre-banane qu’elle glissait chaque matin dans ton sac. 3 semaines à manger cet infâme casse croûte pour ta pause déjeuner, ça marque à vie.

Aux origines d’un anti-mythe


Globalement, là où les critiques fusent, c’est dans le dosage et l’assemblage. Souvent très sucrées, bourratives, avec des associations de saveurs et de textures parfois What-the-fuck, les sucreries anglaises font dans le too-much. Tout cela est une question de goûts me direz-vous, certains adorent tandis que les papilles plus délicates y verront un met sans raffinement. Et pourtant, jusqu’au XIV siècle, il n’y avait pas vraiment de pâtisseries sucrées au Royaume-Uni.
Un peu d’histoire
On sait que les romains, qui sont restés du Ier au V siècle après J-C sur les terres anglaises, cuisinaient des petits gâteaux au miel et aux noix. Logiquement, ces pratiques auraient dû influencer les anglais et perdurer dans leur cuisine… Malgré cela, on ne retrouve pas de traces de gâteaux sucrés avant le XIV siècle, période où la canne à sucre, puis le sucre raffiné (en 1540) ont été importés sur l’île. Avant l’arrivée de ces nouveautés, nos chers Rosbeefs étaient si attachés à leur viande, qu’ils en faisaient une pâtisserie-charcuterie !


Le melting pot des saveurs
Les talents de chefs pâtissiers venus des 4 coins du globe ont permis de réinventer de nombreuses recettes. Par exemple, saviez-vous que la Charlotte était une pâtisserie anglaise ? Elle a été créé en l’honneur de l’épouse du roi George III. C’était à l’origine un pudding très simple, cuit dans un moule aux bords évasés, composé de mie de pain et garni de compote de fruit. Rien à voir avec la délicieuse crème bavaroise dans son moule de biscuits cuillères que l’on connaît aujourd’hui… C’est un chef pâtissier français au service de la couronne d’Angleterre, Antonin Carême, qui a modernisé la recette pour en faire un entremet léger à déguster froid. La crème anglaise évoquée plus haut a également été améliorée par un français. A l’inverse, le carrot cake, que beaucoup pensent anglais, est en fait un dessert suisse, que les anglais se sont appropriés pour leurs fameux tea-time. Des exemples similaires, il y en à la pelle !
Fort de leurs colonies et de leur influence dans le monde, les britanniques ont fait jouer la créativité de nombreux chefs pour enrichir leur recettes originelles, et inversement, afin de composer de nouveaux gâteaux. Cette île a su tenir compte de ses avantages économiques pour innover, tout en respectant la traditionnalité de ses recettes ancestrales. On peut le constater avec par exemple le fameux pudding de Noël, qui réunit toute la famille plusieurs semaines avant Noel pour commencer la préparation ensemble (oui vous avez bien lu, plusieurs semaines… le Christmas Pudding est un gâteau considéré comme impérissable, il se conserve même plusieurs mois !). Il n’y a pas de recette unique puisque chaque famille garde son petit secret de préparation. Ce sont d’ailleurs ces recettes qui font la fierté des familles anglaises, créant ainsi de belles diversités dans les régions du Royaume-Uni.